Moebius – Fondation Cartier
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Icône incomparable de la bande dessinée, inventeur de formes extraordinaires, dessinateur génial, Moebius est un artiste qui dépasse les limites traditionnelles de sa discipline. Cette exposition inédite s’organise autour du thème de la métamorphose, un motif majeur et omniprésent dans son oeuvre. Avec leurs paysages et leurs personnages en perpétuelle transformation, ses dessins explorent les confins de l’inconscient et dévoilent un monde imaginaire et fantastique. À travers la métamorphose souvent brusque et inquiétante d’une figure, d’un décor, Moebius révèle un monde où les apparences ne sont pas aussi stables qu’on pourrait le croire.
La transe come procesus créatif
Si la métamorphose est présente dans les dessins de l’artiste ainsi que dans son identité changeante, elle joue également un rôle essentiel dans le processus créatif que Moebius a élaboré au fil des années. Ses deux voyages au Mexique en 1955 et 1965 ont été décisifs dans l’évolution de son travail. Là-bas, il découvre les horizons infinis et les formes extraordinaires du désert mexicain qui vont prendre une place importante dans ses albums, de Blueberry à Arzach. C’est également au Mexique qu’il fait la découverte de la culture chamanique des Indiens d’Amérique et qu’il expérimente pour la première et unique fois les champignons hallucinogènes. Cette expérience intense le conduit à considérer la transe comme un processus créatif, une technique lui permettant d’explorer l’étrange et le fantastique et de défier, à travers ses dessins, les lois de la nature et de la vraisemblance. Pour Moebius, la transe est aussi un processus essentiel pour déclencher la métamorphose.
Des formes en évolution
L’oeuvre de Moebius est parcourue par des histoires de figures en constante métamorphose. Dans Le Garage hermétique, Le Monde d’Edena ou L’Incal, les formes sont poreuses et ne cessent de passer d’un état à un autre : l’humain, l’animal, le végétal et le minéral se fondent et s’amalgament. Lors de ces métamorphoses, toutes sortes de mutations incongrues et brutales s’opèrent : les personnages sont pétrifiés ou se désintègrent, les hommes se transforment en femmes, les jeunes vieillissent subitement, les corps sont envahis par de longs tentacules ou de hideuses protubérances. Moebius explore également les conditions propices à la métamorphose, d’où sa fascination pour le rêve, la méditation et le pouvoir de transformation des cristaux.
Transe-Forme – Moebius
Du 12 octobre 2010 au 13 mars 2011
Informations : 01 42 18 56 50
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261, boulevard Raspail
75014 Paris
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